samedi 27 mars 2010

Le magazine littéraire


Proust, Camus, Sartre, Salinger, autant de noms qui ont marqué la grande Histoire par leurs petites histoires et leurs beaux mots. Autant de noms dont le magazine littéraire se souvient et d’autres, nos contemporains, qu’il soutient ou déteste. Revue mensuelle publiée aux éditions Sophia publications depuis 1966 que l’on peut acquérir pour six euros (et il vaut largement son prix) ou par abonnement, le magazine littéraire est LA référence absolue en matière de livres. Dirigé aujourd’hui par Joseph Macé-Scarron, il se définit comme étant « le journal des livres et des écrivains » et a pour vocation de devenir un véritable outil encyclopédique indispensable à la vie culturelle française.

La revue se divise en différentes rubriques : l’édito rédigé par le directeur de la rédaction, les inédits, ce mois-ci des textes oubliés de Nabokov, des articles en rapport avec l’actualité comme l’adaptation de romans au cinéma ou encore le plagiat. Vient ensuite le cahier critique, partie importante du magazine puisqu’il peut être déterminant pour le choix de nos lectures. Il est divisé en sous catégories (domaine français et étranger, poésie, policier et essai et poche) pour mieux s’y retrouver selon nos envies. On retrouve ensuite le portfolio, une série d’images illustrant une œuvre littéraire, ici Phèdre de Racine, on retrouve également le dossier qui prend la plus grande place au sein du magazine. Ce mois-ci, une trentaine de pages sont consacrées à Dostoïevski, auteur très bien choisi lorsque l’on sait qu’une exposition intitulée « Crime et châtiment » se tient en ce moment au Musée d’Orsay. On peut lire dans ce dossier des des articles sur des thèmes abordés par Dostoïevski dans son œuvre, la difficulté à le traduire, une bibliographie, des morceaux choisis de sa correspondance… S’ensuit alors la rubrique Magazine des écrivains où des auteurs parlent de ceux qui les ont influencé, où l’on retrouve le grand entretien du mois, les rendez-vous des salons littéraires, un pastiche. Et la revue s’achève sur le dernier mot, sorte d’édito à rebours.

Comme je l’ai dit auparavant, le magazine littéraire est LA référence parmi les revues du genre, il a une réputation très bien assise, les journalistes sont des experts, auteurs eux mêmes ou professeurs de littérature à l’université. Le magazine est très complet, il nous donne un aperçu de l’actualité littéraire, nous en apprend sur des auteurs des siècles précédents, nous informe sur les différents événements littéraires… Mais pour moi, il reste très conventionnel. Il donne trop de place aux auteurs du passé et pas assez aux contemporains. De plus, il ne se mouille pas dans ses critiques, les journalistes préfèrent raconter l’histoire plutôt que de donner un véritable avis tranché sur leurs lectures. Les critiques ne parlent que d’auteurs très connus, comme Patrick Modiano, Paul Auster, Alberto Moravia, par exemple et ne cherche en rien à découvrir de jeunes talents qui ne sont pas invités au Grand Journal pour faire leur promotion. On l’achète parce que l’on sait ce que l’on cherche et pas parce que l’on est tombé dessus par hasard ou que les sujets ont l’air intéressant. Il est destinée à une population cultivée et n’a pas pour but de démocratiser la littérature car par exemple, pour lire le dossier sur Dostoïevski, il faut connaître un minimum sa vie, son œuvre et son style si l’on ne veut pas se retrouver perdu. Le magazine littéraire est donc la Bible des amateurs de livres, conservateurs et passéistes, sans pour autant être aussi pointu qu’un essai universitaire.

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