jeudi 4 mars 2010

Jeff Koons, l'enfant terrible de l'art contemporain


On l’adore ou on le déteste, on le respecte mais on n’y adhère pas. Il n’y a pas d’entre deux pour Jeff Koons, cet ancien trader de Wall Street reconverti en artiste plasticien. Installé dans un atelier à Chelsea où il emploie une centaine de personnes pour réaliser des œuvres dont il impulse les idées, l’artiste s’inspire de Marcel Duchamp pour le détournement d’objets du quotidien comme l’aspirateur, la cafetière et d’Andy Warhol pour son univers kitsch et coloré. Il joue également beaucoup sur la culture populaire en réalisant par exemple une sculpture de Michael Jackson accompagné d’un singe.

Cet artiste ultra médiatisé sut depuis les années 1980 utiliser les médias et la communication. Jeff Koons sait faire parler de lui, que ce soit en réalisant une série d’œuvres le montrant en compagnie de sa femme Ilona, ancienne actrice porno ou en exposant ses œuvres dans le sanctuaire intouchable qu’est devenu Versailles. On s’attendait donc à ce qu’il utilise tous les moyens à sa disposition pour faire sa publicité mais son site internet, outil de communication indispensable en 2010, est comme laissé à l’abandon.

Ce site est utile à tous ceux qui veulent en apprendre plus sur lui : une biographie, une liste de ses expositions personnelles et en groupe, une bibliographie très complète, présentant les catalogues de ses expositions, les articles de presse ainsi que les livres d’art à son sujet nous permettent d’en savoir un peu plus sur Jeff Koons. Ce site nous fait également profiter de photographies de toutes les œuvres qu’il a pu réalisées, les spectateurs qui n’ont pas l’occasion d’aller voir ses expositions peuvent donc accéder à son œuvre.

Cependant, on pouvait s’attendre à mieux de la part d’un artiste qui joue beaucoup avec toutes les formes de communication. Le graphisme du site est assez simpliste alors que le travail de Jeff Koons est basée sur la couleur. De plus, ce site est construit comme n’importe quel autre site d’artiste contemporain, il n’a aucune originalité par rapport ses contemporains. Il comporte les mêmes catégories que celui de Pierre Soulages ou celui de Cristo par exemple. On ne trouve pas non plus aucune photographie de son exposition à Versailles, qui fut quand même l’un des événements majeurs de la vie culturelle française en 2008. Il faut croire que Koons devrait investir dans une équipe de graphistes et d’attachés de presse qui s’occuperaient de sa communication.

Personnellement, j’apprécie beaucoup l’œuvre de Jeff Koons, je pense qu’elle nous montre toute la vulgarité de notre culture et de notre quotidien, et j’aime beaucoup le concept de sublimer des objets banals que l’on ne prend même plus le temps de regarder pour les transformer en œuvre d’art. Cependant, je pense que pour un plasticien qui fut pendant quelques mois l’artiste vivant vendu le plus cher aux enchères avec son œuvre Balloon Flower, acquérie par François Pinault pour plus de seize millions d’euros, Jeff Koons devrait faire en sorte que son site internet devienne un réel outil de communication utile. Je lui conseillerais d’en revoir la présentation, de mieux mettre en valeur les photographies de ses œuvres et d’insister beaucoup plus sur son actualité, pourquoi pas même de tenir les internautes au courant de ses projets, comme le fait de façon très appropriée Christo.

Léa Herbeth AS3

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