mercredi 22 avril 2015

Tokyo Fiancée de Stefan Liberski (2015)



En général, la comédie romantique n'est pas un genre cinématographique qui m'attire. Mais, en grand fan d'Amélie Nothomb je me suis précipité sur ce film le lendemain de sa sortie en salle. Verdict : j'ai adoré.
Ce film détient une force principale, celle de toute comédie que j'apprécie particulièrement : il est, comme le dit Philippe DeBroca « à l'image de la comédie de la vie, toujours à la limite de ce qui pourrait devenir la tragédie ». Le spectateur est transporté entre rire et gravité, il vit dans le japon moderne cette histoire qui est, je cite là le livre « tellement plus belle et plus noble qu'une bête histoire d'amour ».

La réalisation en elle même est extrêmement intelligente, Libreski utilise dans les décors une palette de couleur qu'il qualifie à juste titre d'« acidulée » pour retranscrire l'aspect sucré de la relation entre les deux protagonistes mais aussi pour qualifier le Tokyo moderne vu par deux jeunes de 20 ans qui, au profit de cours particuliers de français, font un tour d'horizon de la ville selon le personnage masculin (Rinri).
La présence d'un montage significatif, de raccord qui, parfois, annonce au spectateur attentif la suite de l'histoire montre la certaine maîtrise de son sujet par le réalisateur.

Quand on décide de filmer une histoire écrite, il faut savoir prendre ses liberté par rapport au livre original. Il ne doit pas s'agir d'une illustration de cette histoire mais bien d'une re-création, d'une création totale d'une oeuvre d'art nouvelle inspirée par une autre.
C'est exactement ce qu'a fait Stefan Liberski avec Tokyo Fiancée, il aime profondément le livre d'Amélie Nothomb, c'est pour cela qu'il ne l'a pas suivi à la trace.

Le film se termine sur une citation d'Amélie Nothomb mais qui vient d'un autre de ses livres, La nostalgie heureuse : "Tout ce que l'on aime devient une fiction". Dans le contexte du film elle peut avoir plusieurs sens. Cette citation peut remplir le rôle d'épilogue pour le personnage d'Amélie du film : elle va devenir écrivain et raconter à posteriori cette histoire (d'où la voix off au passé), mais elle peut également êre comprise comme une déclamation du réalisateur qui justifie son choix de s'inspirer de ce livre : il l'a aimé, il en fait une fiction.

Vagabondant entre comédie et tragédie,avec une esthétique travaillé, Tokyo Fiancée est un film que je recommande pour tout amoureux de la culture japonaise, des amours de jeunesse ou tout bêtement d'une histoire dont on ressort avec le sourire aux lèvres.


Benjamin Villette
AS3



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