J'ai rencontré « Carmen »
de Stromae pour la première fois sur mon fil d'actualité Facebook...
Quel paradoxe pour une chanson qui dénonce les méfaits des réseaux
sociaux !
Et pourtant c'est en partie par cette
diffusion que l’œuvre est pertinente. Il n'y a pas qu'une vidéo,
il y a tout le contexte, le monde qui à été créé autour.
Je n'aime pas spécialement Stromae, je
ne zappe pas quand il passe à la télévision ou à la radio, mais
j'étais jusqu'alors un peu insensible à son travail.
Ce sont d'abord les images qui ont su
m'interpeller, des dessins reconnaissables facilement, ceux de
Sylvain Chomet, qui a un style vraiment marqué. Un style pas très
glamour en fait, et j'ai été intriguée par ce potentiel mélange
entre animation rétro et musique contemporaine.
Le résultat ? Une véritable
petite œuvre de 3 minutes.
Aussi bien dans les paroles, que dans
les choix visuels, le clips est une composition réfléchie et
intelligente, qui s'appuie sans en abuser sur plusieurs citations
artistiques. Le spectateur avisé reconnaîtra sans mal les premières
notes de l'opéra éponyme de Georges Bizet, alors qu'un public plus
jeune notera sans doute les « guests » du clip tel que
Lady Gaga ou Barack Obama.
Je serais presque tentée de qualifier
« Carmen » de performance tel qu'on l'entend aujourd'hui
dans l'art. Stromae a joué un rôle pendant plusieurs semaines,
alimentant volontairement la ferveur de ses réseaux sociaux, pour
provoquer un véritable décalage lors de la publication de la vidéo.
L'artiste fait partie du concept, aussi caricaturé soit-il, c'est
son histoire qu'il nous raconte, et qu'il fait raisonner en écho aux
véritables problèmes de société de notre époque.
Ainsi, c'est avec un peu d'ironie que
je me dis qu'actuellement, un des meilleurs représentants de la
scène musicale francophone, est un chanteur belge !
Six Camille - AS3
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