lundi 20 avril 2015

Oxmo Puccino
Trio acoustique


Il en aura fait du chemin, le black mafioso. Des pavés du 19e arrondissement de Paris avec la mythique écurie Time Bomb (X-men, Lunatic..) jusqu'à aujourd'hui, où il vient de signer son dernier album, Au Pays D'Alice (Mister), arrangé et réalisé par le trompettiste jazz du moment, Ibrahim Maalouf, sans oublier le célèbre Opéra Puccino, en 1998, ou encore Lipopette Bar, signé sur le grand label Blue Note. Aujourd'hui, Oxmo laisse de côté MPC et beat makers. C'est sous une nouvelle composition qu'il se produit sur scène. Et quelle composition. Edouard Ardan à la guitare et le violonniste virtuose, dont il n'est plus nécessaire de venter les mérites, Vincent Segal. Ici pas de grandes sales. Deux cents places assises. Sur scène, trois chaises, un petit micro et un vert d'eau. Le tout à pas plus de deux mètres des première chaises. Un cadre intimiste donc. Pour un intermède musicale qui sied si bien à l'écriture du poète sauvage, et à ses histoire tragiques. Les trois protagonistes entrent sur scène, et s'installent, Oxmo au milieu de ses deux musiciens, qu'ils présentent comme Edouard le Magnifique et Vincent, le Grand Maître. C'est tout son répertoire qu'il nous offre pendant ce tête à tête de presque deux heures. Deux heures pendant lesquelles on peut lire chaque mots sur ces lèvres. Il prend le temps, il nous parle, se balade sur scène, en marchant, pendant que Vincent Segal nous régale de ses solos. On sent un très belle complicité entre les trois musiciens, ils se régalent, ce qui nous met dans les meilleurs dispositions d'écoute. Un son à peine amplifié, d'une rare clarté.


Aucune autre composition ne nous permettrait mieux d'apprécier du Oxmo Puccino. Il accepte sa position de poète et c'est en tant que tel qu'il nous déclame ses textes. On est pendu à ses lèvres. De la poésie. Mais le Black Mafioso ne semble pas oublié d'où il vient, car c'est bien en rapant qu'il traverse tout son répertoire. Le violoncelle et la guitare ne lui ont pas fait oublié ses racines et l'optique dans laquelle il a écrit chacun de ses vers. Certes tous ces choix artistique n'ont pas toujours plu à son publique de la première heure (dont je fait parti), mais ici tout le monde est conquis, les premiers fans comme les nouveaux, qui ne connaissaient pas forcément le début de sa carrière. Avec une performance comme celle ci, Oxmo vient nous montrer encore une fois que le rap a une réelle valeur artistique, qu'il s'agit bien d'une pratique littéraire à part entière, quand magnée en toute conscience de causes.
En bref, j'inviterais tout ceux qui n'ont jamais été convaincu par le rap, tous ceux qui refusent encore de reconnaître sa valeur artistique à aller voir ce trio. Difficile je pense, de ne pas se laisser convaincre.



Rédacteur : Emile Wambergue - AS3

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