Oxmo
Puccino
Trio
acoustique
Il en aura
fait du chemin, le black mafioso. Des pavés du 19e arrondissement de
Paris avec la mythique écurie Time Bomb (X-men, Lunatic..) jusqu'à
aujourd'hui, où il vient de signer son dernier album, Au Pays
D'Alice (Mister), arrangé et
réalisé par le trompettiste jazz du moment, Ibrahim Maalouf, sans
oublier le célèbre Opéra Puccino,
en 1998, ou encore Lipopette Bar,
signé sur le grand label Blue Note.
Aujourd'hui, Oxmo laisse de côté MPC et beat makers. C'est sous une
nouvelle composition qu'il se produit sur scène. Et quelle
composition. Edouard Ardan à la guitare et le violonniste virtuose,
dont il n'est plus nécessaire de venter les mérites, Vincent Segal.
Ici pas de grandes sales. Deux cents places assises. Sur scène,
trois chaises, un petit micro et un vert d'eau. Le tout à pas plus
de deux mètres des première chaises. Un cadre intimiste donc. Pour
un intermède musicale qui sied si bien à l'écriture du poète
sauvage, et à ses histoire tragiques. Les trois protagonistes
entrent sur scène, et s'installent, Oxmo au milieu de ses deux
musiciens, qu'ils présentent comme Edouard le Magnifique et Vincent,
le Grand Maître. C'est tout son répertoire qu'il nous offre pendant
ce tête à tête de presque deux heures. Deux heures pendant
lesquelles on peut lire chaque mots sur ces lèvres. Il prend le
temps, il nous parle, se balade sur scène, en marchant, pendant que
Vincent Segal nous régale de ses solos. On sent un très belle
complicité entre les trois musiciens, ils se régalent, ce qui nous met dans les
meilleurs dispositions d'écoute. Un son à peine amplifié, d'une
rare clarté.
Aucune
autre composition ne nous permettrait mieux d'apprécier du Oxmo
Puccino. Il accepte sa position de poète et c'est en tant que tel
qu'il nous déclame ses textes. On est pendu à ses lèvres. De la
poésie. Mais le Black Mafioso ne semble pas oublié d'où il vient,
car c'est bien en rapant qu'il traverse tout son répertoire. Le
violoncelle et la guitare ne lui ont pas fait oublié ses racines et
l'optique dans laquelle il a écrit chacun de ses vers. Certes tous
ces choix artistique n'ont pas toujours plu à son publique de la
première heure (dont je fait parti), mais ici tout le monde est
conquis, les premiers fans comme les nouveaux, qui ne connaissaient
pas forcément le début de sa carrière. Avec une performance comme
celle ci, Oxmo vient nous montrer encore une fois que le rap a une
réelle valeur artistique, qu'il s'agit bien d'une pratique
littéraire à part entière, quand magnée en toute conscience de
causes.
En
bref, j'inviterais tout ceux qui n'ont jamais été convaincu par le
rap, tous ceux qui refusent encore de reconnaître sa valeur
artistique à aller voir ce trio. Difficile je pense, de ne pas se
laisser convaincre.
Rédacteur :
Emile Wambergue - AS3
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