En allant voir Les Nouveaux Sauvages,
je ne savais rien de ce film, à part qu'il était produit par Pedro
Almodovar. Cela me semblait déjà être un bon point de départ. Ce
film se présente en fait sous la forme de 6 sketchs totalement
différents les uns des autres : lieux différents, personnages
aux niveaux de vies et aux âges très variés... Tout le monde
pourra donc se retrouver dans ces sketchs, même si tous ne nous
touchent pas de la même manière. Cependant un fil conducteur permet
une cohérence entre chaque sketch: la violence. Une soif de
vengeance, de justice pour laquelle, les personnages vont au delà du
raisonnable et franchissent un point de non retour.
Les situations présentées dans ces 6
sketchs sont des situations assez banales, qui peuvent arriver à
tout le monde : un chauffard qui ne supporte pas de se faire
doubler ; une mariée qui découvre le jour de son mariage que
son mari a été infidèle et que la maîtresse de son mari fait
partie des invités ; un homme qui, à son plus grand malheur,
rencontre la fourrière un bon nombre de fois et qui doit faire face
aux joies de l'administration... Des situations, somme toute banales,
et des réactions démesurées que très peu d'entre nous oseraient
mener jusqu'au bout. Les personnages du film osent et ça fait un
bien fou !
Ce qui nous immerge d'autant plus dans
le film, c'est la façon dont Damian Szifron (le réalisateur) nous
fait entrer petit à petit dans le monde d'une violence décomplexée.
Au début, la source de la violence nous est inconnue, on ne connaît
que son nom et la situation nous semble particulièrement drôle,
puis, la violence reste assez douce, avec l'utilisation du poison,
ensuite on en vient aux mains sur une dispute « absurde »
de conducteurs trop fiers et on en arrive à la toute fin au
personnage de la mariée avec qui l'identification est totale. La
violence dont elle fait part est impressionnante et nous laisse
cloués à notre siège, bouches bées pendant les premières minutes
du générique de fin.
Autant de violence pourrait sembler
lassante, répétitive, mais on prend un certain plaisir à chercher
le moment où la situation va dégénérer et la façon dont cela va
se produire.
Pour résumer : toute la violence
que nous montre le film est jouissante, l'identification avec les
personnages, joués par des acteurs brillants, est assez progressive
et termine en apothéose avec le dernier sketch, celui de la mariée,
dans lequel « l'amour brut » comme le désigne le
réalisateur, nous est montré.
Szifron nous prouve à quel point la
violence est à portée de tous et comment certains arrivent à un
point de non retour. Un lien personnel progressif avec la violence
montrée, des situations assez banales auxquelles on s'identifie
facilement mêlées à une pointe d'irréalité et d'humour
noir: voilà la recette pour une catharsis réussie.
Léa Vandesteene AS3
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