Sale
pute, est l’une des chansons les plus polémiques d'Orelsan. Le personnage de
cette chanson est une mise en scène, ici, c'est un homme lambda fictif, qui a
du mal à encaisser ce qui lui arrive, et qui rentre chez lui, ivre et rempli de
haine. Chaque nouvelle phrase prononcée est comme un nouveau coup de poing
vengeur. On comprend toute la tristesse de ce personnage et son désir de
vengeance. Orelsan fait, même dans ce texte, énormément de liens avec des faits
de société, utilise des insultes maintes et maintes fois entendues dans la rue,
et joue avec l'actualité de 2009 (année de sortie du morceau).
On
peut voir ce texte comme une invitation à la violence, c'est d'ailleurs ce que
beaucoup on fait et font encore aujourd'hui. Personnellement je le vois plus
comme une dénonciation envers les violences conjugales et notamment ici à
Bertrand Cantat avec la phrase «je te collerai contre un radiateur en chantant Tostaky»,
une des chansons de Noir Désir, groupe dont Bertrand Cantat est le leader.
Il y a d'ailleurs d'autres références à cet incident dans le reste de son album
Perdu d'avance : notamment dans Saint Valentin, une autre chanson très
polémique d'Orelsan, où il prononce la phrase suivante : «Mais ferme ta
gueule, ou tu vas te faire Marie-Trintigner». Il crée donc lui même un verbe à
partir du nom de Marie Trintignant, l'ex-femme de Bertrand Cantat. Orelsan
s'est fait attaqué en justice par plusieurs association féministe pour
plusieurs de ces titres, notamment Sale Pute et Saint Valentin, alors qu'il défend l'image
des femmes dans la plupart de ses interviews et dans certaines de ses chansons.
On voit bien ici, dans Sale Pute, qu'il ne parle pas de toutes les
femmes mais d'une seule femme, fictive elle aussi. Il la place dans un «groupe»
de femmes qui représentent une minorité de la population et qui sont de mauvais
modèles pour les plus jeunes mais qui n'aident pas la cause féministe. La
chanson commence par «J'déteste les petites putes genre Paris Hilton», elle qui
est la figure type de la bimbo du début des années 2000 dans le monde et qui ne
devrait absolument pas représenter la gente féminine puisque c'est un cliché
type de l'image sexiste de la femme. De plus, il fait souvent allusion au monde
pornographique dans ses chansons : dans celle-ci, il parle des «meufs qui
sucent des queues de la taille de celle de Lexington», il fait donc ici référence
à Lexington Steele, un ancien acteur porno ayant une verge d'environ vingt-cinq
centimètre et ayant sorti son propre sex-toy. Il renverse donc la tendance
populaire disant aux hommes de ne pas prendre le porno pour de la réalité en le
disant aux femmes.
Orelsan
met donc dans ce texte une claque aux violences conjugales ainsi qu'aux bimbos
sans cervelles que l'on voit à la télé et qui servent de modèles aux jeunes
générations, le tout en utilisant un langage très cru et une vulgarité
aujourd'hui banalisée dans la société, il extériorise la rage par des mots
plutôt que par des coups, il ne fait en rien l’apologie de la violence et dira
même plus tard : «c’est ironique, je ne pense pas ce que je dis mais le
personnage du clip est à bout, totalement ivre et rêve de se venger par les
coups»
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