mardi 17 avril 2018

Sale Pute


Sale pute, est l’une des chansons les plus polémiques d'Orelsan. Le personnage de cette chanson est une mise en scène, ici, c'est un homme lambda fictif, qui a du mal à encaisser ce qui lui arrive, et qui rentre chez lui, ivre et rempli de haine. Chaque nouvelle phrase prononcée est comme un nouveau coup de poing vengeur. On comprend toute la tristesse de ce personnage et son désir de vengeance. Orelsan fait, même dans ce texte, énormément de liens avec des faits de société, utilise des insultes maintes et maintes fois entendues dans la rue, et joue avec l'actualité de 2009 (année de sortie du morceau).
On peut voir ce texte comme une invitation à la violence, c'est d'ailleurs ce que beaucoup on fait et font encore aujourd'hui. Personnellement je le vois plus comme une dénonciation envers les violences conjugales et notamment ici à Bertrand Cantat avec la phrase «je te collerai contre un radiateur en chantant Tostaky», une des chansons de Noir Désir, groupe dont Bertrand Cantat est le leader. Il y a d'ailleurs d'autres références à cet incident dans le reste de son album Perdu d'avance : notamment dans Saint Valentin, une autre chanson très polémique d'Orelsan, où il prononce la phrase suivante : «Mais ferme ta gueule, ou tu vas te faire Marie-Trintigner». Il crée donc lui même un verbe à partir du nom de Marie Trintignant, l'ex-femme de Bertrand Cantat. Orelsan s'est fait attaqué en justice par plusieurs association féministe pour plusieurs de ces titres, notamment Sale Pute  et  Saint Valentin, alors qu'il défend l'image des femmes dans la plupart de ses interviews et dans certaines de ses chansons. On voit bien ici, dans Sale Pute, qu'il ne parle pas de toutes les femmes mais d'une seule femme, fictive elle aussi. Il la place dans un «groupe» de femmes qui représentent une minorité de la population et qui sont de mauvais modèles pour les plus jeunes mais qui n'aident pas la cause féministe. La chanson commence par «J'déteste les petites putes genre Paris Hilton», elle qui est la figure type de la bimbo du début des années 2000 dans le monde et qui ne devrait absolument pas représenter la gente féminine puisque c'est un cliché type de l'image sexiste de la femme. De plus, il fait souvent allusion au monde pornographique dans ses chansons : dans celle-ci, il parle des «meufs qui sucent des queues de la taille de celle de Lexington», il fait donc ici référence à Lexington Steele, un ancien acteur porno ayant une verge d'environ vingt-cinq centimètre et ayant sorti son propre sex-toy. Il renverse donc la tendance populaire disant aux hommes de ne pas prendre le porno pour de la réalité en le disant aux femmes.
Orelsan met donc dans ce texte une claque aux violences conjugales ainsi qu'aux bimbos sans cervelles que l'on voit à la télé et qui servent de modèles aux jeunes générations, le tout en utilisant un langage très cru et une vulgarité aujourd'hui banalisée dans la société, il extériorise la rage par des mots plutôt que par des coups, il ne fait en rien l’apologie de la violence et dira même plus tard : «c’est ironique, je ne pense pas ce que je dis mais le personnage du clip est à bout, totalement ivre et rêve de se venger par les coups»

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