« Teach
Us How To Outgrow Our Madness » d’Erna
Omarsdottir
Pour le mois d’avril, La Rose des Vents a encore frappé très
fort avec la programmation de « Teach Us How To Outgrow Our Madness » d’Erna Omarsdottir, chorégraphe et metteur en scène islandaise.
Ce spectacle
des plus contemporain, nous dévoile les peines, les joies les souffrances de la
féminité par le biais de différents tableaux de danse et de chants. Dis de la
sorte, cela ne semble pas choquer les esprits. Mais s’il on rajoute de la
musique métal des plus assourdissante, des murmures malsains et exorcisant, des
cris suraigüs, des gestes robotiques et synchronisés, une brume qui pique les
yeux et un monticule de cheveux tournoyant,
tout de suite les avis des spectateurs divergent, se perdent et certains
même n’hésiterons pas à s’éclipser avant la fin. Une angoisse se fait ressentir
mêlée d’une incompréhension pendant une heure et demie et sans interruption, un
véritable supplice physique et psychologique.
Ces cinq
femmes mi monstres, mi sirènes, mi humaines, sont indissociables les unes des
autres tant les liens qui les unissent sont fusionnels. Elles nous apparaissent
comme venant de nulle part voulant s’exprimer sur les désirs enfouis de la
féminité sans jamais vraiment y parvenir. La brosse à cheveux, les talons
aiguilles, les robes et les cordes à sauter sont autant d’objets, symboles de
la féminité, représentant les différentes étapes de la vie de la femme.
Bien que
la concentration du spectateur soit mise à l’épreuve, il soulèvera et
félicitera tout de même le travail d’acteur qui relève plus d’une performance
que d’un jeu ordinaire. Elles s’épuisent, se donnent entièrement à leur public
jusqu’à ce que cela en deviennent insupportable et intolérable au point de
vouloir les délivrer de scène. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que si pour le
spectateur ce supplice ne dure qu’un instant, les comédiennes renouvellent
l’effort tous les soirs.
Ce
spectacle ne fera certainement pas l’unanimité des critiques demandant beaucoup
de tolérance et de largeur d’esprit mais c’est une expérience inédite qui de
manière assez subtile évoque la position de la femme dans notre société.
Marie David AS3
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