Sans titre, Régis RIGAUX, carré d'artiste Lille
Le
tableau de Régis RIGAUX met en lumière un paysage urbain aux couleurs majoritairement
froides, qui s’accorde à l’obscurité de la nuit et qui donne une atmosphère austère
voire glaciale qui est accentuée par le temps pluvieux.
La
structure du tableau est très ordonnée, la présence d’une ligne de fuite représentée
par les bâtisses guide notre regard. Quelques silhouettes humaines à peine
perceptibles arpentent les rues, s’effacent et disparaissent, elles sont presque
inexistantes dans cette ville non accueillante et terne, mis à part une
passante vêtue d’un manteau rouge qui attire notre regard. Les boutiques, bars
et cafés qui sont habituellement des lieux de rencontre, de convivialité, sont
ici vides, l’absence de voiture et de vie traduit la solitude dans cette ville
singulière.
Le
peintre expérimente une importante gamme de couleur, s’amuse avec la matière et
avec les couches de peinture qu’il dépose sur la toile au couteau. L’artiste
veut d’abord mettre en avant les sensations éprouvées à la vue d’un paysage
urbain et reprend les procédés des impressionnistes par la technique utilisée par
l’apport de la lumière et des couleurs chaudes et flamboyantes amenées par la
façade des bâtiments. Sur ce tableau, le peintre immortalise un instant, tel une
photo et représente la société de son temps : la modernité qui met en perspective
les fluctuations sensibles d’un monde aux couleurs lunatiques.
Ce
tableau matérialise et expérimente une grande gamme de couleurs, parfois vives,
parfois sombres qui amène un contraste avec la façade des bâtiments aux
couleurs vives et avec le temps pluvieux, l’obscurité et le manque de vie ce qui
apporte une atmosphère austère, une ville hostile et inhospitalière.
L’artiste pose
une réflexion sur la société de son temps à travers les paysages urbains qu’il
représente. Ce tableau porte surtout une réflexion sur la peinture
contemporaine et sur le retour à certaines influences artistiques antérieures,
tel un retour en arrière. Cette technique de reprise de la démarche des impressionnistes
pourrait être contestable mais l’artiste y apporte sa propre facture et représente
le monde urbain contemporain tel qu'il le perçoit, en toute subjectivité.
Candice Karpinski
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