Dans son oeuvre « Fat Car », l'artiste autrichien Erwin Wurm dénonce par sa sculpture la société de consommation
dans laquelle nous vivons et en fait une certaine satire. Cet aspect
d'humain obèse pouvant même être vu comme « repoussant »
que la voiture rejette n'est pas innocent, l'artiste crée une
ressemblance entre la voiture, et son propriétaire riche, en
argent, mais aussi en orgueil.
Il nous montre donc cette voiture
comme une voiture « bourgeoise » appartenant notamment à
un bourgeois.
L'aspect
obèse de cette voiture, étant autrefois profilée et aérodynamique,
nous montre un changement s'étant conclu par celle-ci devenue
inutile et inadéquate. Cependant cette transformation
semblerait la rendre plus humaine, car la montre dans un état d'une
certaine faiblesse visible, et non par une fausse image comme
pourrait l'être une voiture étant dans un parfait état visuel,
mais n'ayant pas de moteur.
Le
fait que la voiture paraisse cependant neuve, que la peinture
soit en parfait état, et qu'elle brille sous les spots, crée un
grand contraste avec les déformations subies.
Elle
nous fait penser à un homme ayant les moyens de garder une
certaine apparence, mais qui ne peut en effet cacher la vraie façon
de son être. Cette œuvre fait donc aussi référence aux écrits
du psychanalyste allemande Erich Fromm qui dit que l'homme
« représente aussi ce qu'il possède, et pas seulement ce
qu'il est. »
Un
second point qui est pris en compte par l'artiste, et que cette
voiture ne pouvant plus prendre la route, étant donc loin
d'accomplir son but de création, dépenserait
énormément
d'essence si cela était le cas; ce qui reflète une critique
pointue de la société; celle qui demande de consommer beaucoup,
mais de rester dans une forme fine, entre les normes du
« visuellement acceptable » posés par celle-ci.
Une
forte critique de la surconsommation de l'Homme et donc notamment
présente,
que
ce soit pour la nourriture, et tout autre ressources vitales, mais
aussi la technologie.
Nous
pouvons notamment voir et dire que cette œuvre rejoint certaines
œuvres de Duane Hanson, comme « The Supermarket Lady »
ou encore plusieurs œuvre de Barbara Kruger dont « I Shop
Therefore I Am » qui pointent à leurs tours du doigt cette
aspect de la société qui pousse ses membres à dépenser et à
consommer plus que le nécessaire.
Cette
œuvre se base sur trois points très importants, le
pouvoir, car la voiture n'étant pas un moyen de transport
accessible à toutes personnes et surtout
les
voitures de modèle sport, cela est signe d'un certain prestige.
À
cela se joint la richesse. Puis le dernier point est
l'apparence, c'est-à-dire plus vulgairement et simplement, le
poids. Elle montre que ces trois attributs ensemble, étant diffusés
comme les piliers du bonheur par la société, ne résulte pas de
l'idéal que l'on pourrait imaginer.En
créant d'un objet destiné à être doté d'un design esthétique,
un objet totalement inesthétique, il bascule du désirable
à l'absurde, et nous montre la fine ligne qui sépare ses deux
termes, ses deux perceptions des choses, et que l'absurdité est
présente dans notre vie de tout les jours, cependant pas de la même
façon, ni sur les mêmes objets.
Le
fait de déformer et d'utiliser un objet de notre quotidien dans une
manière différente et le sortir de son cadre d'existence
singulière, rapproche l'artiste du mouvement Fluxus crée et
nommé par George Maciunas, qui avait notamment les mêmes
attentions dans les années 1960-1970.
Theo Kaya.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire