dimanche 1 mai 2011

K-rush, dialogue des arts

A l’origine du projet, se trouve l’intention du chorégraphe de s’inspirer de l’histoire du cinéma de façon à produire une sorte de chorégraphie cinématographique. Le septième art a toujours été au coeur des attentions de Pál Frenák, comme en témoignent de nombreuses phrases et citations dans ses œuvres précédentes (Lakoma, Fiuk, InTimE). Dès lors, k.Rush apparaît comme une suite logique des expériences de l’artiste où il développe délibérément les rapports entre les deux univers et expressions que constituent le cinéma et la danse. Mais k.Rush est avant tout un travail expérimental, où l’utilisation filmique de l’espace et du corps se développe à travers la chorégraphie et le décor.


Les images fantasmagoriques d’icônes et personnages du XXe siècle défilent et rayonnent à travers les danseurs. Les figures évoquées représentent des époques différentes et permettent à Pál Frenák de juxtaposer des danseurs de trois générations. Ils se lancent, ils partagent leurs expériences, leur vision du monde, leur amour pour la vie. Et les âges différents portent des présences toutes différentes : tantôt les plus jeunes éblouissent par leur fraîcheur et leur performance physique, tantôt les aînés impressionnent par la spiritualité émanant de leur présence sur scène. Frenák casse ainsi la linéarité du temps et abat du même coup le mur entre rêve et réalité, sous la forme d’un road-movie onirique surprenant.

Un road movie onirique dans un espace minimaliste, comme à son habitude, transpercé par une route infinie. Et sur cette route, ou à son bord, une cadillac. La matière cinématographique conçue et réalisée avec l’aide de Philippe Martini, est sans frontières et atemporelle. La musique est une base électro-acoustique est composée par Gilles Gauvin, qui a créé également la musique d’
InTimE (2008) et Seven (2009).


Célia Cadran, AS3.

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