Spectacle du chorégraphe hongrois Pàl Frenak, Movie-Moving, crée un voyage visuel dans un espace onirique qui fait correspondre deux univers distinct, danse et cinéma. La trame centrale et la continuité du ballet se fait par le motif récurrent de la voiture présent dans la succession de petites histoires plus ou moins en lien l'une par rapport aux autres, et qui mettent en confrontation les différents danseurs avec les limites de leurs corps ou celui des autres. Cette confrontation qui rappel certain passage de chorégraphie hip hop de Rachid Bouchlaghem, avec des mouvements rapides et très fluide mêlant principalement des duo et des tableau de groupe.
Par ailleurs en plus de la voiture qui est le repère central, le ballet garde une structure cohérente grâce à un écran en fond projetant des images en rapport avec ce qui se passe sur la scène, ainsi que par la musique qui reste toujours dans le "style automobile", avec des bruits de démarrage, de collision ou de freins.
Movie-Moving dès le début, instaure un discours sur la vitesse, gestes des danseurs vifs et avec une certaine répétition de mouvements successifs. La narration cependant reste plutôt fragmenté à l'image de la cadillac qui est séparé en trois morceau à une période du spectacle et qui accentue cette séparation en parties distinctes.
Outre une atmosphère plutôt dérangeante durant la représentation que force le fond sonore bruyant et strident, c'est le lien avec le cinéma que j'ai trouvé intéressant, faisant référence à des films tels que Crash ou Le boulevard de la mort, Pal Frenak innove en créant une ambiance générale de road-movie très agréable et mouvementée.
Ainsi le ballet semble parfois plus proche d'une mise en scène théâtrale que d'un spectacle de danse, mais montre parfois de beau tableau, comme une scène très sensuelle ou une danseuse se déhanche sur le capot de la cadillac avec une lumière qui l'éclaire de face et renforce les courbure du corps. Sur l'écran du fond un bison cour dans un espace sombre et opaque, cette projection accentue la force du corps de la danseuse et son expression très animal comme défiant le public. C'est vraiment cette scène que je retiendrais et qui illustre cette œuvre de Pal Frenak, comme une revendication de monter une chorégraphie mêlant projection cinéma et danse contemporaine.
Baptiste Klein, AS1
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire