Jean-Bernard Metais est un sculpteur français né en 1954. La plupart des oeuvres de
Metais sont catégorisées comme in situ, c’est à dire des oeuvres qui s’approprie l’environnement
dans lequel elles sont placées. Toute son oeuvre repose sur des commandes publiques ou de
concours internationaux. Il est actif depuis les années 80 surtout en France mais aussi à l’étranger
comme en Chine, mais à l’ambassade de France avec Se Créer en 2011 ou aux Pays De Galles
avec Alliance en 2008. Dans sa démarche artistique, Jean-Bernard Metais s’inspire du contexte de
l’environnement dans lequel il veut créer, puis s’en approprie pour pouvoir édifier la plupart du
temps des structures imposantes afin d’établir un lien intime avec les habitants, les individus
présents sur le lieu « Un projet artistique dans l'espace public c'est, dit-il, la construction d'un lien
avec un lieu et ceux qui y vivent. » Ils utilisent fréquemment les mots dans ses oeuvres afin de
pouvoir leurs révéler une certaine identité.
En 2007, suite à un concours international organisé par la ville, Jean-Bernard Metais
réalise à Valenciennes Litanie, une immense aiguille en acier inox surmontée d’une pointe en
bronze. Mesurant 45m de hauteur, dominant la place centrale de la ville ( nommée la Place
d’Armes), cette flèche est située sur l’ancien beffroi de la ville érigée au XVIe siècle et détruite
suite à un effondrement en 1840. Ce beffroi était à l’époque le lieu d’échanges, d’informations et
de communications de la ville. Cette aiguille à la particularité d’habiter de nombreux mots
découpés dans le métal. Ces mots sont des paroles recueillies par les habitants des hôpitaux, des
écoles, des rues de la ville. Sur 7000 mots recueillis, 2000 seront exploités et écrits sur la surface
métallique de la tour. Son nom Litanie vient de cette énumération longues de différents propos.
Pour cette oeuvre, Metais voulait faire un travail sur la lumière. La nuit, une lumière surgissant de
l’intérieur de l’oeuvre éclaire les lettres découpées afin de les mettre en valeur, ainsi elles attirent le
spectateur à s’approcher de l’édifice. Une fois à une faible distance de son pied, on peut entendre
murmurer des centaines de voix enregistrées. Jean-Bernard Metais construit donc ici un édifice
servant à conserver une certaine mémoire de la ville, et révéler son identité.
Litanie est une sculpture qui se veut en lien avec la ville et ses habitants si on en croit la démarche de Jean-Bernard. Elle s’accorde avec l’urbanisation croissante de la ville et sa modernité, ne faisant pas tellement tâche à coté de l’architecture plus antérieure de la mairie. Elle rend un bel hommage à ce lieu important de la ville qu’était son beffroi, d’une manière presque mortuaire en pointant le ciel de la place et les mots font penser à une épitaphe sur un mémorial, les murmures pourraient également faire penser à des esprits. Malgré sa taille imposante elle sait se faire discrète. Pourtant la nuit, elle illumine totalement la place et lui apporte un nouveau charme. Se pourrait-il qu’elle soit un peu trop discrète ? En effet, durant la journée, période où la place est la plus vivante, on ne la remarque presque plus. En tant qu’habitant de Valenciennes de jour comme de nuit, je n’ai jamais vraiment eu la curiosité de m’approcher de la sculpture, je n’ai donc jamais pu entendre les murmures enregistrés. Metais affirme vouloir identifier son oeuvre à la ville, et vouloir créer un lien avec les habitants, notamment avec les lettres inscrites. Cependant il est impossible pour le spectateur de lire ces inscriptions, peut-être n’est ce pas le but. Néanmoins à quoi servent-elles si ce n’est que d’un point de vue esthétique ? Pour finir, si elle se fait discrète, ce ne pourrait être que le résultat d’une acceptation, une insertion dans l’environnement urbain du centre-ville et donc la réussite de Jean-Bernard Metais dans sa démarche.
Léopold Lecoq, AS1
Litanie (2007) de Jean-Bernard Metais |
Litanie est une sculpture qui se veut en lien avec la ville et ses habitants si on en croit la démarche de Jean-Bernard. Elle s’accorde avec l’urbanisation croissante de la ville et sa modernité, ne faisant pas tellement tâche à coté de l’architecture plus antérieure de la mairie. Elle rend un bel hommage à ce lieu important de la ville qu’était son beffroi, d’une manière presque mortuaire en pointant le ciel de la place et les mots font penser à une épitaphe sur un mémorial, les murmures pourraient également faire penser à des esprits. Malgré sa taille imposante elle sait se faire discrète. Pourtant la nuit, elle illumine totalement la place et lui apporte un nouveau charme. Se pourrait-il qu’elle soit un peu trop discrète ? En effet, durant la journée, période où la place est la plus vivante, on ne la remarque presque plus. En tant qu’habitant de Valenciennes de jour comme de nuit, je n’ai jamais vraiment eu la curiosité de m’approcher de la sculpture, je n’ai donc jamais pu entendre les murmures enregistrés. Metais affirme vouloir identifier son oeuvre à la ville, et vouloir créer un lien avec les habitants, notamment avec les lettres inscrites. Cependant il est impossible pour le spectateur de lire ces inscriptions, peut-être n’est ce pas le but. Néanmoins à quoi servent-elles si ce n’est que d’un point de vue esthétique ? Pour finir, si elle se fait discrète, ce ne pourrait être que le résultat d’une acceptation, une insertion dans l’environnement urbain du centre-ville et donc la réussite de Jean-Bernard Metais dans sa démarche.
Léopold Lecoq, AS1
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