La protestation, la rage, le cris, c’est ce que l’on retient de l’exposition rétrospective de Nancy Spero au centre Pompidou.
Chaque salle est un étape de son art, qu’elle choisit d’exprimer en peignant sur du papier. On est d’abord choqué voire horrifié par la War Series. Elle clame l’obscénité de la guerre en l’associant très explicitement à la sexualité, par des corps en explosion aux phallus démultipliés, comme Male Bomb.
Puis on s’étonne des Artaud Paintings, dans lesquels elle écrit des phrases provocatrices de cet auteur. Elle donne alors à la lettre une dimension picturale : celle-ci n’est plus réduite au sens que porte le texte. Elle va dès lors utiliser le papier pour coller, tamponner, déchirer...
Enfin, la dernière salle la révèle comme femme-artiste. Son oeuvre majeure, Azur, étonne par sa grandeur, au point que le regard ne puisse embrasser sa totalité. Puis par la beauté de ses couleurs qui contraste avec le début de son art qui ne se voulait que choquant. Pour finalement bouleverser encore plus : cette beauté devient insupportable quand en s’approchant on découvre d'innombrables représentation féminines torturées. Beau, son art demeure féroce, violent et enragé.
Ses oeuvres touchent par les thèmes actuels et universels, mais surtout par la créativité illimitée de l’artiste : la technique est au service de sa rage. Nancy Spero a non seulement crée des oeuvres, mais elle a aussi crée les procédés qui sont à leur origine.
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