Après avoir accueilli l’artiste américain Jeff Koons en 2008 puis les créations du français Xavier Veilhon l’année suivante, le château de Versailles héberge désormais les œuvres de Takashi Murakami. L’univers de ce japonais peut sembler complètement décalé avec l’art classique que l’on trouve à Versailles. Mais si on reprend l’histoire de ce château, on remarque que cette démarche n’est pas si inappropriée.
Faut-il rappeler ce qui se passait à l’époque du roi Soleil, quand le grand jeu des habitants du château était de courtiser son voisin ? Et les grandes fêtes organisées par la Cour où l’on se déguisait, riait mangeait et dansait ? Ou même encore l’entourage du roi lui-même : Lully, Le Nôtre, Molière, de Lalande et tant d’autres… Le château de Versailles était un lieu où l’art avait une place cruciale. On faisait venir les plus grands artistes de l’époque pour créer de nouvelles œuvres. Alors pourquoi faire mourir ce château et le laisser inanimé ? On connaît le refrain des protestataires, et on peut le comprendre. En effet il y a peu de rapport entre les œuvres que nous propose Murakami et celles du château. Mais finalement ce n’est peut être pas nécessaire qu’il y ait un lien : le principal étant de pouvoir faire redécouvrir les principales pièces de Versailles à travers un regard neuf, jeune, contemporain, qui fait vivre le château avec son temps.
Moi-même je n’y serai pas retournée avant un bon bout de temps si cette exposition n’avait pas eu lieue. On entre dans le château et on redécouvre les pièces les plus belles : la chambre du roi, la galerie des glaces, le jardin… certaines œuvres sont plutôt discrètes, ce qui permet à ceux qui sont venus pour la visite de Versailles de profiter pleinement des œuvres classiques sans se retrouver nez à nez avec une œuvre de Murakami. D’autres sont plus imposantes. Prenons par exemple celle située dans la galerie des glaces. Elle attend le visiteur à la fin de son trajet, comme une explosion de joie, toutes les couleurs, les fleurs, les sourires de cette œuvre se répandent dans cette galerie et lui donne un air moins solennel. Murakami arrive à créer une atmosphère unique de jubilation ce qui nous fait presque revenir à l’époque de Louis XIV.
Finalement ce ne sont pas les œuvres en elles qui sont intéressantes, même si elles sont dans l’ensemble plutôt agréables à regarder, c’est surtout le circuit que nous propose l’exposition qui est important. En nous faisant traverser le château, l’exposition Murakami nous fait voir Versailles comme il existait à sa plus belle époque. Un château plein de joie, de couleurs, de fête, de création que l’on retrouve difficilement sans l’aide de ces artistes contemporains.
jeudi 13 janvier 2011
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