Condensé dans un montage de moins d’une heure quarante cinq, le dix-septième film de Hou Hsiao-hsien se présente dans sa durée comme une souche bien éloignée de ce que représentent souvent les films d’époque. Les malentendus ayant suivi sa présentation au festival de Cannes en ont fait un film « soit-disant » trop chargé au niveau du récit, et aux scènes d’actions presque inexistantes. L’intrigue éblouit pourtant par sa clarté, quant au scènes de combat, elles jouissent d’une stylisation entre accélérations et suspensions tout à fait originale. Leur rareté fait leur poésie et leur sensualité.
Le film s’ouvre en noir et blanc dans un format carré se rapprochant d’une esthétique passée : entre calligraphie et encre chinoise. On y découvre la jeune tueuse, avançant à tâtons pour mieux bondir sur sa proie. La mise en scène du prologue est à l’image du sabre de l’héroine : précise et affutée.
Si The Assassin se dresse comme le monde rêvé du petit Hou dévorant des livres « wuxia » sur la dynastie Tang, Shu Qi (rôle principal) en est son fantasme absolu.
La texture visuelle, au sens du toucher et de la vue, est en constante évolution. Une grande partie du film se passe entre les murs où se joue des intrigues amoureuses et familiales rendus floues et flottantes par des bougies, des voilures et des soieries. Les longs plans séquence intérieurs sont attachés d’un sentiment ondulatoire évident, les personnages semblent presque voler. La valeur d’un surnaturel silencieux qui suggère bien plus qu’il n’en dit.
Si The Assassin se dresse comme le monde rêvé du petit Hou dévorant des livres « wuxia » sur la dynastie Tang, Shu Qi (rôle principal) en est son fantasme absolu.
La texture visuelle, au sens du toucher et de la vue, est en constante évolution. Une grande partie du film se passe entre les murs où se joue des intrigues amoureuses et familiales rendus floues et flottantes par des bougies, des voilures et des soieries. Les longs plans séquence intérieurs sont attachés d’un sentiment ondulatoire évident, les personnages semblent presque voler. La valeur d’un surnaturel silencieux qui suggère bien plus qu’il n’en dit.
On peut regretter un certain manque de clarté de quelques éléments du scénario, comme la grossesse de la femme du gouverneur ou l’arrivée d’un personnage secondaire, mais l'alchimie se produit de manière soudaine, mais délicate.
Hou Hsiao-hsien crée son petit théâtre de marionnettes, où chacun disparait et réapparait grâce à des voiles, de la brume, un peu comme des fantôme . Il y a aussi ce plan incroyable où la tueuse vient retrouver celle qui l'a formée sur le haut d'une crête, les nuages montent peu à peu et finissent par faire disparaitre les corps.
Variation amère et poignante sur un thème éminemment cornélien, The Assassin semble traversé de fantôme shakespieriens et marque le retour du grand Hou Hisao-Hsien qui n'a rien perdu de sa superbe. Le cinéaste a gardé son amour du geste dépouillé, et sa maitrise étrangement désolée.
Antoine Joubert AS3
Hou Hsiao-hsien crée son petit théâtre de marionnettes, où chacun disparait et réapparait grâce à des voiles, de la brume, un peu comme des fantôme . Il y a aussi ce plan incroyable où la tueuse vient retrouver celle qui l'a formée sur le haut d'une crête, les nuages montent peu à peu et finissent par faire disparaitre les corps.
Variation amère et poignante sur un thème éminemment cornélien, The Assassin semble traversé de fantôme shakespieriens et marque le retour du grand Hou Hisao-Hsien qui n'a rien perdu de sa superbe. Le cinéaste a gardé son amour du geste dépouillé, et sa maitrise étrangement désolée.
Antoine Joubert AS3
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