Avec
Blind Vaysha, Theodor Ushev nous offre huit minutes absolument
fantastiques. Ce court métrage d’animation encensé au Festival
International de cinéma d’animation d’Annecy est à la fois une
référence spirituelle et un chef d’œuvre artistique et
cinématographique.
L’esthétique
choisie dans ce film ne cesse d’évoluer faisant référence à de
nombreux moments clés de l’histoire de l’art, tout cela en
gardant une cohérence visuelle et sémantique. En huit minutes, le
réalisateur réussi l’exploit de créer un personnage dense et
attachant qui malgré sa particularité demeure « humain »
dans le sens où une identification est possible.
La
puissance de l’histoire contée par l’actrice canadienne Caroline
Dhavernas, contribue à placer ce film au rang d’œuvre d’art. En
effet, l’histoire si poétique soit-elle, amène le spectateur à
se poser des questions essentielles et complexes. Ces questions
demeureront malheureusement sans réponses. La richesse
d’interprétations esthétiques et sémiologiques accrédite la
grande qualité de ce film. Pour moi, ce film doit faire partie d’une
culture référentielle au même titre que Le Petit Prince de
Saint-Exupéry.
Ce
qui m’amène à un sentiment d’incompréhension. Je n’arrive
pas à comprendre comment l’Académie des Oscars a pu passer à
côté de ce film. Pas totalement à côté, certes puisque le film a
été sélectionné. Mais alors, pourquoi avoir voté pour un Piper
assurément très beau mais dont l’esthétique Pixar reflète
une plate redondance. Face à ce mauvais choix, j’en viens à me
demander si, l’Académie de Oscars ne récompense-t-elle pas
uniquement les gros studios américains au détriment d’artistes
indépendants tout à fait pertinents. Pour cette cérémonie qui se
veut si élitiste, c’est une hamartia.
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