Start Peace.
Les
artistes Mask et Atome s'associent depuis maintenant dix ans pour
leurs créations. L'artiste Atome débute son œuvre au début des
années 2000 dans les rues de Cognac, avec le choix de son nom il
porte un regard très attentif à l’Homme et à ce qui l’entoure.
A travers leur œuvre
Start
Peace
ils
dénoncent à la fois la guerre mais aussi la société de
consommation influencé par les États Unis. En effet, utiliser
l'image de
Star
Wars
qui
est sur médiatisé et sur consommé à l'international permet une
reconnaissance plus accessible à tous. Il en est de même pour la
typographie qui reprend celle du film.
Nous
sommes plongés dans une ambiguïté à la vue de cette œuvre qui
expose un personnage familier, la tête d'un soldat symbole de la
guerre de cette fameuse saga, hybridé en un corps de colombe,
symbole de paix. Il est judicieux de la part des artistes d'avoir
transformer ce soldat de guerre en soldat de paix. Il en est de même
avec le titre où la paix remplace la guerre,
Star
Wars
devenant
Start
Peace.
De plus, nous sommes confronté par la douceur des traits mis en
opposition par ce titre qui est positionné ici comme un impact de
balle. Les seules touches de couleurs apparaissent comme des
éclaboussures causées par l’impact. Ce qui pourrait supposer être
du sang qui coule apparait ici comme un mélange de couleurs ce qui
renforce ce discours de paix car la peinture est inoffensive et ici
adoucie le regard des spectateurs. L'oeuvre se situe, dans cette
exposition, proche de la salle sonore dans laquelle des tirs d'armes
résonnent en continu. Avec cet agencement, le son accompagne ce
titre plaqué comme un impact de balle pour une illusion de réalité.
Toute
une série d'oppositions permet alors de montrer cette tension
existante entre la paix et la guerre. En effet, ces deux phénomènes
s'opposent constamment, lorsque la paix règne elle peut très vite
être menacée et rattrapée par la guerre et inversement. Les
artistes montrent donc la fragilité de cet idéal de paix.
Est-ce
alors une volonté des artistes de vouloir créer cette perception
trouble chez le spectateur ou dénoncent-ils justement ces violences
par des codes qui font partis de notre culture ?
Il
est à la fois plus facile pour le spectateur de s'approprier une
œuvre avec un symbole qui lui est familier que d'être face à une
œuvre totalement inconnue où le temps de réaction et d'adaptation
peut être plus important.
Le
fait que les artistes utilisent et détournent une figure populaire
connue de tous est très ingénieux car cela déclenche une
reconnaissance culturelle chez chacun et donc une proximité entre le
spectateur et l’oeuvre, bien que ce ne soit pas un système
réellement original. Dans un premier temps, cette oeuvre nous séduit
par son esthétique tel une affiche de film, mais nous découvrons
dans ce deuxième temps de réaction la subtilité et la richesse de
l’oeuvre. En effet, toutes les informations ne nous sont pas
données dès le premier regard. Le message de paix est clairement
montré par ce soldat hybridé en colombe mais nous ne pouvons pas
remarquer d’emblée cette prodigieuse impression d’impact de
balle fait sur le titre. C’est bien ici qu’est la subtilité car
cet impact représente non seulement le choc, autant physique que
mental de la guerre, mais aussi la société de consommation et
l'américanisation, avec lesquels nous sommes dans une sorte de
guerre symbolique et cultuelle.
Si nous sommes davantage sensible au street art il est encore plus facile d'adhérer, c'est alors un avantage que le Street Artist a, car il a plus facilement l'habitude d'exposer son art aux yeux de tous, et sait par quels moyens il peut toucher plus facilement un grand nombre de personnes. En effet, contrairement à d'autres artistes, qui souvent sont exposés dans des lieux clos, les graffeurs sont habitués à s'exposer dans les musées à ciel ouvert que sont les rues. Ils sont donc confrontés directement à un public plus large et évoluent à travers leur regard, ils savent ce que la société apprécie, à quoi elle est sensible et ce qu'elle déteste voir. Interpelé et sensibilisé, c'est ce que nous sommes avec cette oeuvre Start Peace.
Emilie Debolo et Julie Fos.
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