La réponse est simple pour Chantal Fochésato : une porte vers l’imaginaire. Tel est le propos de l’artiste, qui se dit plasticienne en nous invitant à venir voir son exposition Du fil pour les étoiles au Bureau d’Art et de Recherches, lieu de diffusion de création artistique mais aussi de rencontre entre les artistes et nous, le public, implanté à Roubaix.
En entrant dans ce lieu insolite qui est le B.A.R, nous voilà précipiter dans l’atelier de l’artiste même tant l’atmosphère respire son travail et sa simplicité. La présence de Chantal Fochésato elle-même en ces lieux accroit d’ailleurs cette sensation que l’on peut ressentir en « flânant » devant l’exposition. La disposition et le choix des œuvres correspondent à la politique de diffusion du B.A.R autour de la discipline du dessin « comme processus, comme mode ou comme finalité». L’exposition se déroule sur deux petites pièces, où sont exposées les chimères, des « êtres » nus hybrides avec un corps humain et une tête d’un animal qui sont à la fois imprégné de féerie et de monstruosité, et d’autres personnages poétiques mais déformés par le fil. De fil en aiguille, nous découvrons ces êtres sur papier de soie sans cadre, simplement accrochés au mur blanc. Cependant le travail de l’artiste ne reste pas cantonné à ces murs informels qui respirent une vision archaïque de l’Exposition d’une œuvre d’art. Ces fils, de fer cette fois-ci, filent entre les mains du B.A.R pour aller se balader dans le monde extérieur et se fondre dans des murs de brique d’une petite cour. Une certaine espièglerie est présente dans ces créatures. Cependant le travail de l’artiste ne s’arrête pas là. Des phrases, qui émergent « de réflexions sur le monde, sur l’actualité souvent », s’inscrivent dans les œuvres elles-mêmes. C’est une fenêtre sur un monde où l’imagination et les souvenirs de chaque visiteur flottent dans les contrées lointaines de l’âme. On est dans une démarche où « c’est le dessin qui accompagne la pensée ».
Pourtant, ici, rien n’est lisse, rien n’est figé. Une esthétique de non-fini. Tout est dans l’attente d’une finition, qui n’aura jamais lieu peut-être. Cela dépend du choix de l’artiste mais aussi de ses personnages mystérieux d’une certaine manière. Un fil, voir plusieurs, pendent toujours comme une invitation pour le spectateur à continuer l’œuvre et non pour imposer une finalité à l’œuvre. Ces ateliers proposés par le bureau d’Arts et de Recherches et par Chantal Fochesato répondent à cette volonté : « j'aime que le public soit participatif, qu'il s'implique, compose ou agence avec moi. Les œuvres à deux pensées m'intéressent beaucoup ». C’est donc dans cette visée que j’ai contribué au prolongement d’une œuvre de mon choix. Celle qui m’a frappé, lors de ma découverte de l’exposition, était posée sur une table avec d’autres. Ce n’était pas une œuvre phare de l’artiste, mais elle se démarquait par l’émotion visuelle qu’elle dégageait, malgré une esthétique très minimaliste mais où la poésie des sentiments règne. Je lui ai d’ailleurs associé directement une phrase, qui fait écho au travail de la plasticienne : « Du chaos nait une étoile». Phrase de notre ami Charlie Chaplin. Cet être vêtu d’un chapeau melon et de chaussons de danse, ancré dans un mouvement chorégraphique, fait transparaitre un chaos intérieur dont les membres sont tremblants, incertains et déformés. Cependant, des mains agiles de l’artiste résultent un personnage d’une beauté que l’on ne serait expliquée tant ce dernier est complexe lui-même. Ce n’est pas sans faire penser bien sûr aux œuvres d’Egon Schiele où ses sujets sont « crayonnés » comme des marionnettes manipulées dans des positions insolites et caricaturales, ce qui donne un aspect « désarticulé » à ces femmes nues. Cependant ces ateliers de « couture » proposés par l’artiste, qui peut être exclusivement féminin par son activité, engendrent un certain malaise. Peut-on prétendre être artiste, nous visiteur lambda, en continuant de « filer » son œuvre ? On peut s’y méprendre. En observant ces œuvres, la question sur les frontières de la qualification d’une création comme œuvre d’art apparait. Le travail de Fochésato s’apparente plus à un travail artisanal dû à la technique utilisée, du fil et une aiguille. L’artisanal dépasserait-il l’art et apporterai ainsi une nouvelle définition de l’œuvre d’art(isanal) ? C’est une problématique qui revient souvent dans les expositions d’art contemporain, telle que l’exposition Céramique d’Art contemporaine qui a lieu à Paris en octobre 2009.
Un seul conseil que je peux vous donner : Filez à l’anglaise jusqu’à l’exposition L’aube du bout des doigts proposée par cette même artiste à Dunkerque jusqu’au 27 février et laissez vous emporter vers un monde insolite avec ce fil que nous tendent ces êtres en marge de la société mais empreints de beauté.
Elodie Pollet-AS3
En entrant dans ce lieu insolite qui est le B.A.R, nous voilà précipiter dans l’atelier de l’artiste même tant l’atmosphère respire son travail et sa simplicité. La présence de Chantal Fochésato elle-même en ces lieux accroit d’ailleurs cette sensation que l’on peut ressentir en « flânant » devant l’exposition. La disposition et le choix des œuvres correspondent à la politique de diffusion du B.A.R autour de la discipline du dessin « comme processus, comme mode ou comme finalité». L’exposition se déroule sur deux petites pièces, où sont exposées les chimères, des « êtres » nus hybrides avec un corps humain et une tête d’un animal qui sont à la fois imprégné de féerie et de monstruosité, et d’autres personnages poétiques mais déformés par le fil. De fil en aiguille, nous découvrons ces êtres sur papier de soie sans cadre, simplement accrochés au mur blanc. Cependant le travail de l’artiste ne reste pas cantonné à ces murs informels qui respirent une vision archaïque de l’Exposition d’une œuvre d’art. Ces fils, de fer cette fois-ci, filent entre les mains du B.A.R pour aller se balader dans le monde extérieur et se fondre dans des murs de brique d’une petite cour. Une certaine espièglerie est présente dans ces créatures. Cependant le travail de l’artiste ne s’arrête pas là. Des phrases, qui émergent « de réflexions sur le monde, sur l’actualité souvent », s’inscrivent dans les œuvres elles-mêmes. C’est une fenêtre sur un monde où l’imagination et les souvenirs de chaque visiteur flottent dans les contrées lointaines de l’âme. On est dans une démarche où « c’est le dessin qui accompagne la pensée ».
Pourtant, ici, rien n’est lisse, rien n’est figé. Une esthétique de non-fini. Tout est dans l’attente d’une finition, qui n’aura jamais lieu peut-être. Cela dépend du choix de l’artiste mais aussi de ses personnages mystérieux d’une certaine manière. Un fil, voir plusieurs, pendent toujours comme une invitation pour le spectateur à continuer l’œuvre et non pour imposer une finalité à l’œuvre. Ces ateliers proposés par le bureau d’Arts et de Recherches et par Chantal Fochesato répondent à cette volonté : « j'aime que le public soit participatif, qu'il s'implique, compose ou agence avec moi. Les œuvres à deux pensées m'intéressent beaucoup ». C’est donc dans cette visée que j’ai contribué au prolongement d’une œuvre de mon choix. Celle qui m’a frappé, lors de ma découverte de l’exposition, était posée sur une table avec d’autres. Ce n’était pas une œuvre phare de l’artiste, mais elle se démarquait par l’émotion visuelle qu’elle dégageait, malgré une esthétique très minimaliste mais où la poésie des sentiments règne. Je lui ai d’ailleurs associé directement une phrase, qui fait écho au travail de la plasticienne : « Du chaos nait une étoile». Phrase de notre ami Charlie Chaplin. Cet être vêtu d’un chapeau melon et de chaussons de danse, ancré dans un mouvement chorégraphique, fait transparaitre un chaos intérieur dont les membres sont tremblants, incertains et déformés. Cependant, des mains agiles de l’artiste résultent un personnage d’une beauté que l’on ne serait expliquée tant ce dernier est complexe lui-même. Ce n’est pas sans faire penser bien sûr aux œuvres d’Egon Schiele où ses sujets sont « crayonnés » comme des marionnettes manipulées dans des positions insolites et caricaturales, ce qui donne un aspect « désarticulé » à ces femmes nues. Cependant ces ateliers de « couture » proposés par l’artiste, qui peut être exclusivement féminin par son activité, engendrent un certain malaise. Peut-on prétendre être artiste, nous visiteur lambda, en continuant de « filer » son œuvre ? On peut s’y méprendre. En observant ces œuvres, la question sur les frontières de la qualification d’une création comme œuvre d’art apparait. Le travail de Fochésato s’apparente plus à un travail artisanal dû à la technique utilisée, du fil et une aiguille. L’artisanal dépasserait-il l’art et apporterai ainsi une nouvelle définition de l’œuvre d’art(isanal) ? C’est une problématique qui revient souvent dans les expositions d’art contemporain, telle que l’exposition Céramique d’Art contemporaine qui a lieu à Paris en octobre 2009.
Un seul conseil que je peux vous donner : Filez à l’anglaise jusqu’à l’exposition L’aube du bout des doigts proposée par cette même artiste à Dunkerque jusqu’au 27 février et laissez vous emporter vers un monde insolite avec ce fil que nous tendent ces êtres en marge de la société mais empreints de beauté.
Elodie Pollet-AS3
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