vendredi 26 février 2010

Les Inrockuptible - critique d'un magazine artistique


En 1986, Christian Fervet et Arnaud Deverre, attirés par la pop anglaise se lancent dans la création d'un magazine rock.
Leur ambition est de rencontrer leurs idoles (David Bowie, Leonard Cohen...) et de faire découvrir au public français les groupes british du moment.

Mais le plus dur reste à faire... Il faut un nom !
Pris au dépourvu par cet obstacle, ils réfléchissent jours et nuits pour trouver un titre à leur magazine. Obligés de reconnaitre que l'inspiration leur manque, ils décident de faire une contrepèterie d'un mot sans connexion apparente avec les sujets qu'ils traitent.
INCORRUPTIBLES, ou plutôt Inrockuptibles, pardon !
En effet, ça sonne bien !

Derrière ce nom extravagant, se cache un bimestriel sobre dont seuls les entretiens avec des artistes et les photos noir et blanc remplissent les pages.

Distribution trop confidentielle, voilà de quoi on accuse l'œuvre des deux amis.
Cependant, au fil des années, le nombre de pages augmente et les sujets se diversifient.
Des rubriques sur la littérature et le cinéma s'immiscent dans le catalogue musical et en font un des plus appréciés au monde !

A l'aube de ses neuf ans, un changement majeur s'annonce pour le magazine :
réduction de format, sortie toutes les semaines, ajout d'articles sur la sociétés et les médias...
On le taxe de "Télérama des bobos" criant qu'il est toujours élitiste et bourgeois, bien que la musique sur laquelle ils écrivent soit de plus en plus populaire.
La critique musicale reste dominante et elle est sérieuse.

Victimes de leur succès, les Inrockuptibles tombe dans le gouffre du commercial. Il en découle un tas de produits dérivés, compilations, concerts, à quand les t-shirts ?! Les Inrocks devient une marque. Les inrockuptibles rockompus...

Ou presque !
Ils restent tout de même dans leurs positions et défendent toujours leurs opinions avec ferveur.
Serge Kaganski et compagnie font de ce magazine un organe de pensée (plutôt à gauche) à coup de "manifeste contre le gouvrnement Rafarin", de "l'aide de l'Etat tue-t-elle ?" et de "Amélie Poulain est une grosse fasciste nauséabonde qui pue". La dimension provocante et sexuelle du magazine ressort avec de la parution de certains numéros.

Néanmoins toujours soucieux de promouvoir la musique et les artistes qu'ils aiment, les Inrocks font paraitre des numéros hors-série dédiés en hommage à des artistes (Gainsbourg, Rohmer...) ainsi que des compilations de reprises dans le même but, et jusqu'à un tremplin musical CQFD (Ce Qu'il Faut Découvrir)...

Somme toute un magazine très structuré composé de rubriques et chroniques récurrentes au fil des numéros. Accessible mais pas trop les Inrocks est toujours un magazine très plaisant à lire.

Marie Vuylsteker AS1

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